Bonsoir Babou60 et les autres,
Même si je suis arrivé à plus de 50 ans, mes premières crises d'asthme remontent à l'âge de 8 ou 9 ans, et je m'en souviens comme si c'était hier !
Je ne vais pas vous en faire un roman, je vais seulement vous raconter en quelques mots ce qui m'est passé par la tête pendant cette période... à l'époque pas de SAMU, et à la campagne, les urgences étaient prises en compte par le médecin traitant, rien d'autre !
Donc lors des crises très brutales que j'ai connues dès le début, mes pensées se tournaient vers les points suivants :
- "il faut essayer de respirer" c'est à dire prendre en toute conscience en charge une fonction habituellement automatique...
- "la fatigue, il faut la combattre" car si je n'ai plus l'énergie de respirer, qu'est-ce qu'il arrivera ?
- "la mort, c'est quoi"... à cet âge, on sait seulement que tout va s'arrêter brutalement et qu'il n'y aura plus de lendemain, c'est très angoissant,
- et "cette angoisse, il est impossible de la partager avec ses parents"... ils sont tellement désemparés alors qu'ils devraient être forts pour moi, pour que je puisse reprendre confiance...
- et franchement "ils n'arrêtent pas de me demander si ça va mieux, mais moi ça me demande tellement d'efforts de leur répondre alors que j'ai déjà tant de peine à essayer de respirer, à ce rythme là je ne vais pas tenir le coup"...
- "Ah enfin voilà le médecin, j'ai confiance, ça va aller mieux"...
- Puis après deux piqûres (IV pour l'asthme et une autre pour se calmer et dormir)... "bon maintenant je n'ai plus que 15 à 30 minutes à attendre pour dormir, et au réveil ça ira mieux".
Voilà en schématisant à peine quelles étaient mes principales réflexions de l'époque... inutile de vous expliquer comment tout ceci était angoissant et lourd à porter... à 8 ans, on ne demande pas à ses parents de vous laisser en paix, on est déchiré par la situation.
Et puis la mort, ça signifie quoi pour un gamin... même ça on ne peut le demander à ses parents, on sent bien qu'ils sont déjà accâblés de peine et melheureux
à cause de nous !
S'il vous semble reconnaître ici l'une ou l'autre des situations que vous vivez avec votre petit, parlez-en avec lui quand il est dans de meilleures dispositions et pas au bord du gouffre.
Et puis tous gamins qu'ils sont, les enfants sont capables d'une très grande compréhension face aux sujets graves... un enfant asthmatique murit avant l'âge !
Bien entendu ceci ne reflète que mon expérience, ne généralisons donc pas !
Bonne soirée et bon courage à tous,
Thierry