Thierry Mar 11 Mai 2010, 03:39
Bonsoir,Au fil du temps et des années, l'asthme prend de plus en plus le dessus sur le quotidien.Alors comme tout asthmatique, j'utilise quelques instruments de mesure, dont on peut cependant voir l'utilité sous différents aspects :
- Aspect didactique :
Il s'agit ici tout simplement d'apprendre à mieux cerner et gérer son asthme.
Le peakflow mécanique tout comme ses homologues électroniques nettement plus sophistiqués représente une aide appréciable dans la gestion personnelle de la maladie.
L'utilisation de ces appareils permet de mieux situer son état sur une échelle de bien-être, elle permet de mieux anticiper la crise d'asthme, et surtout elle permet d'adapter le traitement voire son activité en fonction des besoins réels dictés par la maladie !
- Aspect pratique : à la base, il y a l'être humain
Ces appareils de mesure maintenant électroniques sont précis c'est indéniable, mais franchement une question se pose quand-même : avons-nous réellement besoin de valider notre propre ressenti par une mesure physique ?
L'asmathique sévère connait ses réactions, il sait distinguer les signes précurseurs d'une crise d'asthme, et le plus souvent il sait aussi adapter ses doses de médicaments pour tenter d'éviter la crise, ou tout au moins d'en diminuer la gravité.
Alors après plusieurs années d'utilisation d'un peakflow mécanique, l'habitude aidant j'estime la valeur du DEP avant de souffler dans le Peakflow maintenant électronique.
Ce jeu permet d'apprendre à mieux rester à l'écoute de son corps, à mieux gérer aussi ses propres réactions ou dosages de traitements.
Eh bien en général, l'estimation correspond assez bien à la mesure électronique !
Quand j'entends un médecin expliquer qu'il faut utiliser le Peakflow pour vérifier si le médicament fait son effet...
Alors quand vous avez une crise, et que vous avez pris les médicaments prescrits dans votre cas pour répondre à cette urgence, ne me dites pas que sans utiliser un Peakflow vous seriez incapable de dire si votre état s'améliore... allons-allons...
- Aspect « tenue d'un journal »
J'utilise donc plusieurs appareils de mesure électronique, mais en fait pas vraiment pour contrôler mon asthme.
Si j'utilise ces appareils électroniques, c'est surtout afin de présenter un historique à mon pneumologue, pour qu'il n'en reste surtout pas à "l'instantané" de la visite, mais qu'il prenne bien en compte mon état au cours des semaines ou mois précédents la visite.
Ceci dit, ces trois aspects sont parfaitement complémentaires, il ne s'agit pas de faire un choix !Dans mon cas, c'est pour cerner avec plus grande précision les crises à venir que j'ai choisi de m'équiper d'un certain nombre de petits appareils qui vont :
- soit m'aider à anticiper le traitement,
- soit me soulager en adaptant le traitement,
- soit encore chiffrer au quotidien et avec précision l'état général voire au cas échéant l'importance d'une crise !
Eh oui, je pense que certains d'entre vous connaissent l'angoisse qui monte en soi lorsque la capacité respiratoire passe de 350 litres par minutes à 250 puis à moins de 120 en seulement 2 ou 3 minutes !On pense inévitablement au SAMU.Alors n'en parlons pas quand on se trouve totalement bloqué lors d'une simple ballade par exemple, avec le prochain SAMU à une cinquantaine de kilomètres !Alors voici dans l'ordre quels sont ces petits auxiliaires :
- le Piko-1 - débitmètre de pointe qui mesure aussi le VEMS
- le Piko-6 – mini-spiromètre qui mesure le VEMS et le VEM6, ce qui donne une vue plus complète de la capacité respiratoire et de l'importance de la gène respiratoire.
Ces deux appareils Piko disposent d'une mémoire de 96 mesures (avec horodatage de chaque mesure), dont les valeurs peuvent être transférées sur un logiciel d'analyse du PC (le logiciel et le support de connexion IR est proposé en option), mais aussi exportées vers n'importe quel tableur en vue d'un traitement ou d'un suivi permettant de comparer les valeurs au fil des semaines, mois ou années, voire en parallèle des pollens ou autres paramètres personnels !
- l'oxymètre de pouls, petit appareil dans lequel on glisse le doigt pour mesurer le taux de saturation d'oxygène dans le sang. Cette mesure est fiable et rapide !
Indirectement l'oxymètre indique ma capacité à "encaisser" la prochaine crise d'asthme, à faire la différence entre une crise et une crise...
La mesure permet ainsi de relativiser éventuellement les faits et de rester plus « zen », plus serein !
Au moins ça rassure un peu quoi !
Si par contre le chiffre de saturation d'oxygène devait être bien en deçà des valeurs habituelles, direction les urgences !
Certains médecins urgentistes du SAMU estiment qu'en dessous de 92%, il faut hospitaliser !
Enfin n'exagérons rien, les urgences ce serait l'extrême solution surtout si un incident arrive alors que nous sommes en ballade, car à la maison j'ai aussi ce que j'appelle de l'artillerie lourde pour palier aux urgences sans avoir à connaître le stress de l'hospitalisation.Personne n'en parle, mais le stress occasionné par une hospitalisation reste pour moi en tout cas bel et bien une réalité !Mais plus sur un autre message... Si vous avez des questions, n'hésitez pas. Bonne soirée,Thierry