Débitmètre de pointe (Peakflow)

Thierry Mar 27 Avr 2010, 01:33

Bonsoir,

Comme beaucoup d'entre vous j'imagine, cela fait près de 20 ans que j'utilise mon débitmètre de pointe pour contrôler l'état de mon asthme et adapter mon traitement en accord bien entendu avec mon pneumologue.

Bon je me passe de contrôle tant que ça va, le traitement de fond étant alors suffisant.
Par contre quand ça se gâte, ça permet d'adapter les dose de Solupred, voire la cadence des inhalations de Bricanyl/Atrovent.

Je fournissais même les diagrammes de relevés à mon pneumologue afin de lui faciliter son travail.

Un médecin n'a pas de boule de cristal, il fait le plus souvent un instantané de votre état pendant la consultation, ce qu'il peut éventuellement moduler, mais c'est tout !
Le problème est dans mon cas que je préfère rester dans ma tanière quand ça ne va pas... pas question de faire des efforts complémentaires pour se déplacer le plus souvent dans le froid ambiant et avec le risque de prendre un coup de froid en prime !

Seule divergence d'opinion dès le début de l'utilisation du débitmètre de pointe, les spécialistes indiquent tous qu'il faut faire trois mesures et ne prendre en compte que la meilleure !

Si je prends pour exemple les mesure successives de 220 / 210 et 240 litres/minutes, il fallait donc reporter 240 sur le diagramme et ainsi de suite... on embelli la vérité afin que tout le monde soit content, telle est mon impression !
Dans l'exemple ci-dessus, cela correspondait à un asthme disons stable !

Par contre dans les périodes plus difficiles, j'aurai obtenu un résultat du style 240 / 210 et 180 litres/minute, chaque mesure successive étant marquée par une baisse importante du résultat !
Mais aux dires des professionnels de la santé, il aurait ici aussi fallu reporter la valeur 240 sur le diagramme !

Dans mon cas en tout cas, la valeur la plus significative reste la plus basse valeur mesurée, car elle seule fait ressortir la gène respiratoire du moment, l'instantané d'un état qui mène dans ce dernier exemple directement à la crise d'asthme.
Aucune interprétation palpable n'est ici possible en se satisfaisant de la mesure la plus indulgente !

Et vous, vous vous êtes aussi posés des questions à ce sujet ?

Bonne soirée,
Thierry

emie84 Dim 16 Mai 2010, 21:24

Bonsoir, je voulais demander aux personnes qui utilisent un peak flow, si elles l utilisent d'elles mêmes pour contrôler un peu leur respiration ou si c prescrit par leur médecin ? Mon problème c que j ai un asthme sévère depuis plus d'un an et que j'ai encore du mal a savoir quand la grosse crise va arriver, quand ça va dégénérer. Je me dis toujours que ça va passer. J'aimerai bien qu'on m explique quand est ce qu'on dit " je fais une crise" ???parce que dans la journée, je peux ressentir une gêne, un essoufflement, des sifflements dans la poitrine....mais ce n'est pas une crise, c'est de l asthme tout simplement ?? je suis un peu perdu dans tout ça. je commence demain mon nouveau traitement, 'xolair' .
J'angoisse un peu, surtout pour les effets secondaires. J'espère que
tout va bien se passer.

Thierry Mer 19 Mai 2010, 16:08

Bonsoir emie,

Tout d'abord je te conseille de lire le sujet suivant qui aborde plus en détail le débitmètre de pointe communément appelé peakflow :

Panoplie de l'asthmatique moderne

Utiliser un peakflow de soi-même est parfaitement judicieux et fait partie du quotidien de tout asthmatique.
Alors c'est d'autant plus important quand on «commence sa carrière d'asthmatique sévère», enfin je veux dire quand on découvre sa maladie et toute la gène occasionée par celle-ci. Tout ceci est bien déroutant au début !

Le peakflow donne un avis impartial sur la capacité respiratoire puisqu'il s'agit d'une simple mesure.
Il permet ainsi de relativiser son propre ressenti et d'éviter une erreur appréciation personnelle avec toute l'efficacité qui s'impose !

Même si on a l'impression que ça va à peu près (l'asthmatique s'habitue et instaure une notion personnelle de normalité même en situation de crise) une mesure de peakflow très mauvaise signifie bien qu'il faut soit consulter son médecin ou pneumologue, soit forcer sur les doses de médicaments, tout ceci en accord avec le médecin qui va fixer des seuils d'alerte « normal / attention / urgence » individualisés pour chaque patient, tout en donnant les indications de traitement à suivre dans chaque cas.
Ces différents seuils d'alerte sont identifiés par la couleur des zones : verte, jaune ou rouge !

C'est aussi le médecin qui va prescrire le Peakflow sur une ordonnance distincte.
Le débitmètre de pointe (peakflow) est remboursé par la Sécurité Sociale au tarif fixe de 22,87 € !
Alors pour l'achat, il faut faire attention :

Peakflow mécanique (entre 15 et 50 € en pharmacie) :
Un peakflow mécanique d'ancienne génération se trouve en pharmacie entre 15 et 50 €, la marge est bonne pour le pharmacien qui va donc conseiller ces appareils aux clients !
Rien contre un appareil mécanique, si ce n'est que son encombrement (la taille d'un mini parapluie pliable) ne permet pas vraiment de l'utiliser en dehors de chez-vous, et encore moins en public (bruyant) !
De plus, comme tout élément mécanique, l'étalonnage sur le long terme dépend beaucoup des conditions d'utilisation et de stockage.
Peakflow électronique (30 € sur le net où entre 40 à plus de 100 € en pharmacie) :
Premier détail pour éviter les ennuis éventuels :
demander au médecin de mentionner « débitmètre de pointe électronique » sur l'ordonnance.
Un peakflow électronique se trouve en pharmacie dans les 80 à plus de 100 €.
Connaissant mon pharmacien, après négociation il est descendu par paliers jusqu'à 40 € pour un prix de départ de 96 € !
Je ne l'ai cependant pas acheté auprès de lui, qui gagne déjà très bien sa vie avec mon traitement.

Je me suis ainsi adressé directement à l'importateur français qui m'a dirigé sur son partenaire, disposant de l'agrément SS lui permettant de délivrer une feuille de remboursement avec l'appareil !
Prix y compris livraison par La Poste : 30 € !
Il existe plusieurs types de peakflow électroniques, je me suis dirigé vers le modèle PIKO-1 qui est le seul restant d'un prix raisonnable et accessible à un malade, ceci d'autant plus que la Sécurité Sociale a fixé un forfait de 22,87 € pour le remboursement d'un peakflow quel qu'il soit !
Les autres modèles que j'avais trouvé demandaient plusieurs centaines d'euro d'investissement pour un service rendu similaire ; ils étaient plus destinés aux professionnels de la santé, médecins et autres services d'urgence !

Concernant la taille du PIKO-1, est peut se comparer à un petit lecteur MP3.
Cet appareil, on peut donc le prendre partout !
Son utilisation reste très discrète et surtout sans bruit !
Il se range dans une petite coque en plastique rigide qui le protège parfaitement.
Bien entendu, comme tout appareil électronique, un minimum d'attention est de mise !
Les 2 piles bouton autorisent une autonomie d'une bonne année à raison de 2 mesures quotidiennes.

Ah oui, pendant que j'y pense, le peakflow électronique comme le PIKO-1 représente une fonction essentielle souvent laissée pour compte par les médecins généralistes : outre le débit expiratoire, cet appareil effectue également la mesure du VEMS, un indicateur qui serait en voie de supplanter la simple mesure du débit de pointe.

J'espère avoir répondu à l'essentiel de tes questions.

Encore un dernier mot concernant ta question sur l'asthme sévère et la crise...
Tout d'abord, l'asthme est une maladie qui peut affecter les centres vitaux du patient surtout dans les cas chroniques.
Il est donc important de prendre les conseils d'un pneumologue, voire même de faire appel à un service d'urgence si besoin est, et ceci sans la moindre hésitation !

Le peakflow est un outil qui permet de faire la différence comme je l'ai expliqué ci-dessus, une zone verte, jaune ou rouge précisant indirectement quel serait le risque de se retrouver en crise grave !

Dans les cas chroniques, il se peut cependant que les symptômes de la crise persistent sur plusieurs jours, semaines, voire même mois...
Il est alors essentiel de ne pas rester dans cet état dangereux, et de consulter en toute urgence son pneumologue, voire de ne pas hésiter à faire appel au SAMU ou autres services d'urgence !

Bien cordialement
Thierry

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